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Anévrismes
A) ANEVRYSME DE LâAORTE ABDOMINALE SOUS-RENALE
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{flv}CHIRURGIE DE LAAA{/flv}
{flv}aneurisma roto de aorta-2{/flv}
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Diagnostiquer un anĂ©vrisme de l’aorte, identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge, argumenter l’attitude thĂ©rapeutique et planifier le suivi du patient, dĂ©crire les principes de la prise en charge au long cours.
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Ce chapitre concerne les modules et items suivants du programme des enseignements de la 2Ăšme partie du 2Ăšme cycle des Ă©tudes mĂ©dicales : Module 9 : AthĂ©rosclĂ©rose â hypertension â thrombose : Item 131 Module 7 : SantĂ© et environnement â Maladies transmissibles : Item 105 Module 11 : SynthĂšse clinique et thĂ©rapeutique â de la plainte du patient Ă la dĂ©cision thĂ©rapeutique â Urgences : Item 195 et Item 200
Il peut concerner Ă©galement les items 205, 208, 215, 250, 306, 315, 323.
I â GĂ©nĂ©ralitĂ©s
AORTE SOUS RENALE NORMALE
THROMBOSE AORTE DISTALE SUR AAA THROMBOSEE
stent aorte
DĂ©finition
Un anĂ©vrisme artĂ©riel est une dilatation focale et permanente de lâartĂšre avec une perte du parallĂ©lisme de ses parois et dont le diamĂštre est supĂ©rieur Ă une fois et demi le diamĂštre dâamont. Sont exclus de cette dĂ©finition, les faux-anĂ©vrismes (anastomotiques, post-traumatiques) (la paroi de ces derniers n’est pas constituĂ©e par du tissu artĂ©riel mais par une organisation conjonctive), et les dolicho-mĂ©ga-artĂšres ou artĂ©riomĂ©galies.
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Epidémiologie
Les facteurs de risque principaux sont le tabagisme, lâĂąge et lâhĂ©rĂ©ditĂ©. La prĂ©valence des anĂ©vrismes de lâaorte abdominale est de 4 Ă 8 % pour les hommes de plus de 65 ans. Entre 75 et 84 ans, la prĂ©valence est de 12 % pour les hommes et de 5% pour les femmes. La prĂ©dominance masculine tend Ă sâestomper avec lâĂąge et lâaugmentation de la consommation tabagique.
Physiopathologie et anatomopathologie
La mĂ©dia de lâaorte anĂ©vrysmale est considĂ©rablement modifiĂ©e (destruction des fibres Ă©lastiques et altĂ©ration des fibres de collagĂšne). L’artĂšre perd progressivement sa capacitĂ© Ă lutter contre la distension (loi de Laplace).
Le risque annuel de rupture d’un anĂ©vrisme de l’aorte sous-rĂ©nale augmente avec le diamĂštre, il est trĂšs faible pour un diamĂštre infĂ©rieur Ă 40 mm, modĂ©rĂ© entre 40 et 55 mm et important au-delĂ de 55 mm. A diamĂštre Ă©gal le risque de rupture est majorĂ© chez la femme. La vitesse de croissance d’un anĂ©vrisme de l’aorte sous-rĂ©nale n’est pas linĂ©aire. En moyenne, le diamĂštre augmente de 4 mm par an, mais il existe de grandes variations individuelles. La vitesse de croissance est d’autant plus grande que le diamĂštre aortique est Ă©levĂ©. Dans 80% des cas la lĂ©sion se prolonge sur les artĂšres iliaques.
Etiologie
Plus de 90 % des anĂ©vrismes sont associĂ©s Ă une athĂ©rosclĂ©rose sĂ©vĂšre (coronaire, carotidienne et des artĂšres des membres infĂ©rieursâŠ). L’existence de formes familiales fait suspecter dans certains cas une composante Ă©tiologique gĂ©nĂ©tique.
Dans 5 Ă 10 % des cas, l’Ă©tiologie est plus rare, voire exceptionnelle : dissection aortique, dystrophies hĂ©rĂ©ditaires du tissu conjonctif (maladie de Marfan, maladie d’Ehlers Danlos), lĂ©sions inflammatoires spĂ©cifiques (maladie de Takayasu, maladie de Behçet et exceptionnellement maladie de Horton), anĂ©vrisme infectieux (par contiguĂŻtĂ© ou hĂ©matogĂšne).
II – Diagnostiquer un anĂ©vrisme de l’aorte abdominale
Nous envisagerons ici le diagnostic des anĂ©vrismes de l’aorte sous-rĂ©nale.
Circonstances de découverte.
Anévrisme asymptomatique
Le plus souvent l’anĂ©vrisme de l’aorte sous-rĂ©nale est asymptomatique et dĂ©couvert fortuitement par un examen para-clinique (radiographie simple dâabdomen visualisant le sac anĂ©vrysmal calcifiĂ©, Ă©chographie, tomodensitomĂ©trie (TDM) ou IRM abdominale) rĂ©alisĂ© dans le contexte d’une autre pathologie (urologique, rhumatologique, digestive⊠).
Il doit ĂȘtre dĂ©pistĂ© chez les patients Ă risque (hommes de plus de 60 ans, tabagiques, prĂ©sence dâune athĂ©rosclĂ©rose dans un autre territoire, ou un terrain familial dâanĂ©vrisme) en rĂ©alisant un examen Ă©chographique.
La dĂ©couverte, au cours d’un examen clinique, d’une masse abdominale para-ombilicale pathognomonique car battante et expansive est devenue beaucoup plus rare et ne concerne que des anĂ©vrismes volumineux ou des sujets maigres.
Anévrisme symptomatique.
1. L’anĂ©vrisme douloureux. Le caractĂšre douloureux de l’anĂ©vrisme fait craindre une rupture imminente et le malade doit ĂȘtre dirigĂ© d’urgence vers un centre spĂ©cialisĂ© de chirurgie vasculaire oĂč une TDM abdominale sera rĂ©alisĂ©e sans dĂ©lai. Le malade consulte pour une douleur abdominale ou lombaire. La palpation de la masse anĂ©vrysmale renforce la douleur spontanĂ©e.
2. L’anĂ©vrisme rompu. La rupture rĂ©tro-pĂ©ritonĂ©ale d’un anĂ©vrisme de l’aorte abdominale associe une douleur abdominale ou lombaire et souvent un choc hĂ©morragique. Chez un homme de plus de 60 ans prĂ©sentant ce tableau, la probabilitĂ© de rupture d’un anĂ©vrisme de l’aorte abdominale est importante justifiant le transfert en extrĂȘme urgence vers un centre spĂ©cialisĂ© de chirurgie vasculaire. Si l’Ă©tat hĂ©modynamique le permet, une TDM abdominale est rĂ©alisĂ©e. Elle confirme le diagnostic et prĂ©cise la localisation par rapport aux artĂšres rĂ©nales. Que le diagnostic soit posĂ© avec ou sans TDM, le malade doit ĂȘtre transfĂ©rĂ© d’urgence en salle d’opĂ©ration. La rupture intra-pĂ©ritonĂ©ale rĂ©alise un collapsus hĂ©morragique foudroyant au-delĂ de toute ressource thĂ©rapeutique.
3. Les autres symptÎmes révélateurs sont beaucoup plus rares.
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Une ischĂ©mie aiguĂ« ou subaiguĂ« de membre infĂ©rieur (pouvant revĂȘtir l’aspect d’un syndrome d’orteil bleu) peut ĂȘtre due Ă la migration d’un embol fibrino-cruorique Ă partir du thrombus intraÂanĂ©vrysmal.
Une lombalgie, cruralgie peut ĂȘtre associĂ©e Ă un anĂ©vrisme en raison d’une Ă©rosion vertĂ©brale.
Un oedĂšme des membres infĂ©rieurs avec ou sans thrombose veineuse ilio-cave peut ĂȘtre dĂ» Ă une compression de la veine cave ou dâune veine iliaque.
La rupture de l’anĂ©vrisme peut se produire dans le tube digestif rĂ©alisant une fistule aortoÂdigestive et entraĂźner une hĂ©morragie digestive dâimportance variable, massive ou distillante. Lorsque la rupture survient dans les troncs veineux ilio-caves, elle dĂ©termine une fistule artĂ©rioÂveineuse Ă haut dĂ©bit responsable de signes d’hyperpression veineuse et d’une insuffisance cardiaque Ă dĂ©bit Ă©levĂ© rapidement mortelle. L’auscultation de l’abdomen rĂ©vĂšle un souffle continu Ă renforcement systolique trĂšs caractĂ©ristique
Les moyens paracliniques du diagnostic.
L’Ă©chographie abdominale est actuellement l’examen de dĂ©pistage et de suivi. Elle mesure le diamĂštre maximal de l’aorte et recherche systĂ©matiquement des anĂ©vrismes poplitĂ©s associĂ©s dans plus de 25 % des cas.
La TDM abdomino-pelvienne est l’examen prĂ©-thĂ©rapeutique de rĂ©fĂ©rence. Elle prĂ©cise les diamĂštres de l’anĂ©vrisme et son extension par rapport aux artĂšres rĂ©nales et iliaques. L’IRM peut remplacer l’angio-TDM en cas de contre-indication. L’artĂ©riographie n’a plus aucun intĂ©rĂȘt dans cette indication.
Formes cliniques.
Les anĂ©vrismes inflammatoires constituent une entitĂ© particuliĂšre. Ils sont douloureux Ă la palpation et parfois spontanĂ©ment. Ils s’accompagnent d’un syndrome inflammatoire clinique (fiĂšvre et altĂ©ration de l’Ă©tat gĂ©nĂ©ral) et biologique (hyperleucocytose, vitesse de sĂ©dimentation accĂ©lĂ©rĂ©e et CRP augmentĂ©e) ; ils sont souvent associĂ©s Ă la prĂ©sence d’une fibrose rĂ©tro-pĂ©ritonĂ©ale englobant l’anĂ©vrisme et les structures adjacentes (uretĂšres).
III â Argumenter lâattitude thĂ©rapeutique et planifier le suivi du patient
Lâaugmentation de diamĂštre d’un anĂ©vrisme est inexorable avec de larges variations individuelles. Certains anĂ©vrismes restent quiescents pendant plusieurs annĂ©es alors que d’autres ont une croissance rĂ©guliĂšre quelquefois trĂšs rapide.
Pour les anévrismes asymptomatiques il existe une valeur seuil de diamÚtre (50-55 mm) qui détermine la prise en charge ; en dessous de ce seuil celle ci repose sur la surveillance du diamÚtre aortique le traitement médical et au dessus le traitement chirurgical est recommandé.
La surveillance de lâanĂ©vrisme par Ă©chographie est adaptĂ©e en fonction du diamĂštre initial (semestrielle entre 40 et 50 mm) et de la rapiditĂ© de lâexpansion.
Le traitement mĂ©dical repose sur le contrĂŽle du tabagisme et une prise en charge agressive des autres facteurs de risque cardiovasculaire. Un traitement antiagrĂ©gant plaquettaire est instituĂ©, le plus souvent en association avec une statine. LâHTA est contrĂŽlĂ©e.
Le traitement chirurgical des anĂ©vrismes aortiques asymptomatiques a pour objectif de prĂ©venir la rupture dont la mortalitĂ© globale est de lâordre de 80%.
Le bilan prĂ©opĂ©ratoire comporte une Ă©valuation clinique Ă la recherche dâune cardiopathie dĂ©compensĂ©e sous jacente avec rĂ©alisation dâun ECG. Dâautres investigations peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires. On rĂ©alise aussi les analyses biologiques classiques avant une intervention, une radiographie pulmonaire.
Le traitement chirurgical a pour principe d’exclure la zone anĂ©vrysmale du flux circulatoire par interposition d’une prothĂšse vasculaire.
Deux techniques chirurgicales sont actuellement utilisées : la chirurgie conventionnelle et la chirurgie endovasculaire.
Le traitement chirurgical conventionnel consiste en une mise-Ă -plat -greffe par laparotomie et clampage aortique.
Le traitement chirurgical endovasculaire est moins invasif. Il consiste Ă introduire par voie intra-artĂ©rielle fĂ©morale, une endoprothĂšse qui est dĂ©ployĂ©e dans l’anĂ©vrisme. L’exclusion de l’anĂ©vrisme par l’endoprothĂšse nĂ©cessite des conditions anatomiques particuliĂšres qui en limitent les indications.
Le traitement endovasculaire peut ĂȘtre proposĂ©, si lâanatomie est favorable, chez les patients Ă bas risque, aprĂšs une information Ă©clairĂ©e.
Chez les malades à risque opératoire élevé en raison du terrain, le traitement endovasculaire est privilégié lorsque les conditions anatomiques le permettent.
IV – Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
Les anĂ©vrismes rompus sont une urgence chirurgicale absolue. Le plus souvent les patients sont en Ă©tat de choc hĂ©morragique. Aucune imagerie ne doit retarder lâintervention. Lâoptimisation et la rapiditĂ© des moyens de transfert vers un bloc de chirurgie vasculaire augmentent les chances de survie.
Les anĂ©vrismes douloureux sans collapsus : l’absence de collapsus permet de rĂ©aliser un bilan morphologique (le plus souvent par TDM abdominale) qui confirme le diagnostic et exclut une autre pathologie expliquant les douleurs. Le caractĂšre douloureux de lâanĂ©vrisme impose un traitement chirurgical immĂ©diat, quâil y ait ou non des signes de rupture (hĂ©matome rĂ©tro-pĂ©ritonĂ©al).
Les hĂ©morragies digestives secondaires Ă une Ă©rosion de la paroi intestinale par lâanĂ©vrisme sont des Ă©quivalents de rupture et prises en charge avec le mĂȘme caractĂšre dâurgence.
Une ischĂ©mie aiguĂ« de membre infĂ©rieur par embolie Ă partir de l’anĂ©vrisme nĂ©cessite une revascularisation en urgence (Cf. item 208). La cure de l’anĂ©vrisme sera rĂ©alisĂ©e secondairement.
V DĂ©crire les principes de la prise en charge au long cours
La survie des malades mĂȘme opĂ©rĂ©s n’est pas parallĂšle Ă celle de la population gĂ©nĂ©rale. Cette surmortalitĂ© s’explique par le terrain ; lâathĂ©rosclĂ©rose associĂ©e (Cf module 9, item 128) est souvent sĂ©vĂšre; les facteurs de risques cardio-vasculaires, la BPCO et les autres pathologies post-tabagiques assombrissent aussi le pronostic.
La prise en charge gĂ©nĂ©rale repose sur le contrĂŽle des facteurs de risques et la prescription des thĂ©rapeutiques limitant lâĂ©volution de la maladie athĂ©rosclĂ©reuse (cf chapitre 3).
La surveillance mĂ©dicale du malade opĂ©rĂ© doit dĂ©pister la survenue secondaire ou lâĂ©volution dâune autre localisation de la maladie anĂ©vrysmale (aorte thoracique, aorte abdominale sus-rĂ©nale, artĂšres iliaques, artĂšres poplitĂ©es) ou d’une maladie athĂ©romateuse (insuffisance coronaire, stĂ©nose carotidienne, artĂ©riopathie oblitĂ©rante des membres infĂ©rieurs).
La surveillance de la prothÚse dépend du type utilisé :
-Les prothĂšses utilisĂ©es lors de la chirurgie conventionnelle exposent Ă la constitution d’anĂ©vrismes anastomotiques de survenue tardive justifiant une surveillance par Ă©cho-doppler.
-Les endoprothÚses nécessitent surveillance au long cours par échographie ou TDM pour détecter des complications à risque de rupture (endofuite).
La prĂ©sence d’une prothĂšse artĂ©rielle expose Ă un risque faible mais rĂ©el de colonisation bactĂ©rienne tardive justifiant une antibiothĂ©rapie prophylactique lors de tout acte thĂ©rapeutique Ă risque bactĂ©rien.
Points clés.
Le risque essentiel des anĂ©vrismes aortiques ou aorto-iliaques est la rupture (mortalitĂ© globale: environ 80 %) ; ce risque est corrĂ©lĂ© au diamĂštre de l’anĂ©vrisme. Des lĂ©sions athĂ©romateuses sont trĂšs souvent associĂ©es Ă un anĂ©vrisme aortique ou aorto-iliaques (lĂ©sions coronaires, carotidiennes, artĂ©riopathie chronique oblitĂ©rante des membres infĂ©rieurs).
L’homme est plus souvent atteint que la femme. La maladie est rare avant 60 ans et sa prĂ©valence augmente avec l’Ăąge.
Le seul traitement préventif de la rupture est chirurgical (conventionnel ou endovasculaire). Il est indiqué pour :
-les anĂ©vrismes symptomatiques -les anĂ©vrismes asymptomatiques Ă faible risque chirurgical dont le diamĂštre est â„50 mm ou ayant une croissance supĂ©rieure Ă 10 mm par an.
Les urgences chirurgicales sont : les ruptures, les anévrismes douloureux et les rares ischémies aiguës associées.
Les anĂ©vrismes asymptomatiques dont le diamĂštre â€50mm nĂ©cessitent une surveillance rĂ©guliĂšre du diamĂštre par Ă©chographie.
La prise en charge au long cours comporte le contrĂŽle de lâathĂ©rosclĂ©rose et son traitement.
Les endoprothÚses nécessitent une surveillance continue.
(DerniĂšre mise Ă jour : Juin 2010)
B) ANEVRYSME DE LâARTERE POPLITEE Points clĂ©s
Ils sont souvent bilatĂ©raux (50% des cas). Il faut toujours rechercher un anĂ©vrisme de lâaorte abdominale (30% des cas).
Le risque Ă©volutif principal est lâischĂ©mie du membre infĂ©rieur soit par embolies itĂ©ratives Ă bas bruit soit par thrombose de lâanĂ©vrisme. La rupture est exceptionnelle. Rarement lâanĂ©vrisme entraĂźne des compressions locales (veine, nerfs)
Les formes asymptomatiques : ils sont dĂ©couverts lors de lâexamen clinique (pouls poplitĂ©s trop bien perçus) ou lors dâune exploration Ă©chographique.
Les formes symptomatiques : lâ ischĂ©mie aiguĂ« (risque dâamputation Ă©levĂ©), lâischĂ©mie critique, plus rarement lâischĂ©mie dâeffort.
La dĂ©couverte de lâanĂ©vrisme impose une Ă©valuation du rĂ©seau dâaval (clinique et Ă©cho-doppler) et la recherche dâautre localisation anĂ©vrismale (poplitĂ©e controlatĂ©rale, aorte).
La prise en charge du sujet symptomatique.
IschĂ©mie aiguĂ« par thrombose de lâanĂ©vrisme: revascularisation en urgence.
IschĂ©mie critique : exclusion de lâanĂ©vrisme associĂ©e Ă un pontage en fonction du rĂ©seau dâaval. La prise en charge du sujet asymptomatique.
PrĂ©vention de lâischĂ©mie par exclusion pontage en prenant en compte le diamĂštre de CollĂšge National de Chirurgie et de MĂ©decine Vasculaire
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Expliquer les risques inhérents aux prothÚses vasculaires et les mesures préventives correspondantes. Diagnostiquer une complication liée au matériel prothétique ou au traitement associé.
Ce chapitre concerne lâitem 105 (Surveillance des porteurs de valve et de prothĂšse vasculaire) du module 7 (SantĂ© et Environnement – Maladies transmissibles) du programme des enseignements de la 2Ăšme partie du 2Ăšme cycle des Ă©tudes mĂ©dicales.
I – GĂ©nĂ©ralitĂ©s
Cinq types de substituts sont utilisés en chirurgie vasculaire : -Les prothÚses tubulaires droites ou bifurquées formées de tissu synthétique (Polyester, ePTFE) suturées aux vaisseaux par des fils. -Les patchs, piÚces de tissu, suturées latéralement sur une ouverture de la paroi artérielle pour élargir une artÚre ou pour éviter de la rétrécir.
-Les greffons biologiques (greffons artĂ©riels ou veineux autologues, allogreffes artĂ©rielles cryoconservĂ©es) utilisĂ©s soit sous forme de tube ou soit sous forme de patch. A la diffĂ©rence des autres matĂ©riaux, les greffons autologues sâincorporent totalement aux tissus du patient.
-Les stents (ou endoprothÚses) non couverts, sorte de grillage tubulaire, destinés à maintenir le calibre artériel et implantés le plus souvent par cathétérisme artériel percutané.
-Les stents couverts, associant le matĂ©riel prĂ©cĂ©dent Ă un tissu prothĂ©tique, destinĂ©s soit Ă traiter un anĂ©vrisme, soit Ă maintenir le calibre dâune artĂšre en recouvrant sa surface interne lors dâune affection artĂ©rielle emboligĂšne.
Tous ces matĂ©riaux et leurs anastomoses sont exposĂ©s Ă trois risques principaux : thrombose, sepsis et dilatation-rupture. Ces risques existent dĂšs lâimplantation (complications post-opĂ©ratoires) et persistent durant toute la vie (complications tardives).
Les principaux sites dâimplantation sont les axes aorto-ilio-fĂ©moraux-poplitĂ©s et les artĂšres de jambe (traitement des AOMI et des anĂ©vrismes), les artĂšres des membres supĂ©rieurs (lignes artĂ©rio-veineuses dâhĂ©modialyse), les branches viscĂ©rales de lâaorte, les troncs supra-aortiques et les carotides.
Le risque évolutif de ces substituts artériels justifie une surveillance à vie, une éducation particuliÚre des patients et des mesures préventives spécifiques.
II- Complications précoces
1-Thrombose â Elle peut ĂȘtre due Ă un dĂ©faut technique lors de la mise en place du substitut (torsion du pontage, anomalie au niveau de lâanastomose, ⊠), Ă un lit artĂ©riel dâaval insuffisant ou plus rarement Ă une cause gĂ©nĂ©rale. La prĂ©vention repose sur la qualitĂ© des indications et de la technique, le contrĂŽle per-opĂ©ratoire qui doit ĂȘtre systĂ©matique sur certains sites, le maintien de bonnes conditions hĂ©modynamiques gĂ©nĂ©rales et le traitement anti-thrombotique. Cette thrombose se manifeste soit par une ischĂ©mie aiguĂ« en lâabsence de collatĂ©ralitĂ© soit par une ischĂ©mie moins sĂ©vĂšre. Elle peut aussi ĂȘtre asymptomatique et passer inaperçue en lâabsence dâune recherche systĂ©matique par lâexamen clinique et en cas de doute par un examen Ă©cho-Doppler.
2-Sepsis â Il est, le plus souvent, dĂ» Ă une contamination peropĂ©ratoire soit par un germe exogĂšne soit par un germe du malade (peau, gangrĂšne dâorteil, infection urinaire, etc.). Il peut ĂȘtre favorisĂ© par un Ă©tat de dĂ©nutrition, un diabĂšte, une obĂ©sitĂ©, un Ă©tat dâimmuno-dĂ©ficience. Il peut aussi survenir secondairement Ă lâoccasion dâune complication locale (dĂ©sunion cutanĂ©e, hĂ©matome, lymphocĂšle). La prĂ©vention repose sur :
-une préparation cutanée rigoureuse, -le dépistage et le traitement préopératoire de tous les foyers infectieux
notamment dentaires, -lâantibioprophylaxie peropĂ©ratoire de courte durĂ©e -une asepsie rigoureuse pendant lâintervention et les soins consĂ©cutifs.
Le choix dâun matĂ©riel artĂ©riel ou veineux autologue diminue considĂ©rablement le risque dâinfection. Le sepsis se manifeste par des signes gĂ©nĂ©raux classiques dâinfection et/ou par des signes locaux (tumĂ©faction inflammatoire, Ă©coulement louche ou franchement purulent).
3-La rupture anastomotique â Elle peut ĂȘtre due : -Ă la fracture dâun fil dâanastomose, -Ă une dĂ©chirure artĂ©rielle ou prothĂ©tique, -plus rarement Ă un sepsis.
La prĂ©vention implique la perfection de la technique dâanastomose, la prĂ©vention du sepsis et une certaine limitation de lâamplitude des mouvements des articulations voisines du pontage. La rupture anastomotique se manifeste par un hĂ©matome pulsatile ou une hĂ©morragie progressive ou brutale ce qui implique une surveillance initiale gĂ©nĂ©rale et locale et une information du patient.
III- Complications tardives
1-La thrombose â Elle est favorisĂ©e par : -les stĂ©noses anastomotiques (hyperplasie cicatricielle myo-intimale ou athĂ©rome), -les faux anĂ©vrismes anastomotiques,
-la dĂ©gradation de lâaxe artĂ©riel dâamont ou du lit artĂ©riel dâaval du fait de
lâĂ©volution de la maladie athĂ©romateuse, -les complications mĂ©caniques (plicature, compression prolongĂ©e), -les bas dĂ©bits hĂ©modynamiques, -les Ă©tats dâhypercoagulabilitĂ© permanents (thrombophilie) ou temporaires
(syndrome inflammatoire, arrĂȘt brutal dâun traitement anticoagulant⊠), -la poursuite du tabagisme. La prĂ©vention repose sur :
-La surveillance clinique : interrogatoire, palpation des pouls (intĂ©rĂȘt dâune auto-surveillance par un malade bien informĂ©), contrĂŽle de lâindex de pression systolique Ă la cheville. Cette surveillance clinique est importante mais non suffisante.
-La surveillance par écho-Doppler qui porte à la fois sur les flux et la morphologie. -La correction préventive des anomalies dangereuses dépistées lors de la surveillance (sténoses ou anévrismes).
-Le traitement anti-agrĂ©gant plaquettaire. Le traitement anti-coagulant nâest pas indiquĂ© sauf en cas de pontage distal avec mauvais lit dâaval, en cas dâantĂ©cĂ©dent de dĂ©sobstruction de pontage ou lors de certaines thrombophilies.
La thrombose tardive se manifeste, comme la thrombose prĂ©coce, par des signes cliniques qui varient avec lâimportance de la collatĂ©ralitĂ©. Une ischĂ©mie sĂ©vĂšre nĂ©cessite une prise en charge en urgence ; une ischĂ©mie moins sĂ©vĂšre voire une thrombose asymptomatique nĂ©cessitent Ă©galement le retour rapide du malade dans un service de chirurgie vasculaire car le traitement a dâautant plus de chances de succĂšs que le dĂ©lai de prise en charge est court.
2-Les sepsis â Ils sont rares. Ils peuvent ĂȘtre favorisĂ©s par une infection endogĂšne notamment colique ou urinaire ou ĂȘtre secondaires Ă une contamination peropĂ©ratoire demeurĂ©e initialement quiescente. Dâautres sont dus Ă lâĂ©rosion par une prothĂšse du duodĂ©num, dâun autre segment dâintestin ou de la peau. La prĂ©vention implique de traiter par antibiotique toute situation pouvant provoquer une bactĂ©riĂ©mie et dâinstituer, chez tout porteur de prothĂšse vasculaire, une antibioprophylaxie lors des explorations invasives (endoscopie, cathĂ©tĂ©risme) et lors des interventions mĂȘme mineures telles quâune extraction dentaire. Les sepsis tardifs se manifestent, comme les sepsis prĂ©coces, par des signes gĂ©nĂ©raux ou locaux dâinfection, mais aussi par des hĂ©morragies digestives, ou des hĂ©morragies internes ou extĂ©riorisĂ©es. Le diagnostic fera appel Ă lâexamen clinique, au bilan infectieux et inflammatoire gĂ©nĂ©ral (NFS, VS, CRP, hĂ©moculture) et aux examens morphologiques (Ă©cho-Doppler, tomodensitomĂ©trie et/ou IRM) Ă la recherche de collection pĂ©riprothĂ©tique liquidienne ou gazeuse, complĂ©tĂ©s en cas de doute par une scintigraphie spĂ©cifique.
3-Les faux anĂ©vrismes anastomotiques â Ils sont favorisĂ©s soit par des mouvements excessifs ou trop frĂ©quents lorsque lâanastomose est situĂ©e dans une zone de flexion articulaire, soit par une infection latente. Ils peuvent survenir sans circonstance favorisante particuliĂšre identifiĂ©e du fait de la fragilitĂ© propre de la paroi artĂ©rielle ou, plus rarement, des fils ou de la prothĂšse.
La prĂ©vention repose sur une Ă©ducation des opĂ©rĂ©s lorsque la prothĂšse est dans une zone de flexion. La prĂ©vention des complications (thrombose du pontage, embolie distale⊠) repose sur le dĂ©pistage par lâexamen clinique des zones opĂ©rĂ©es et la surveillance Ă©cho-Doppler pĂ©riodique tout au long de la vie. Ils se manifestent par :
-Une tuméfaction battante et expansive. -Une symptomatologie compressive. -Une rupture avec hémorragie digestive, une hémorragie interne ou un
hématome expansif dans une zone cicatricielle.
4-Les dĂ©gradations de matĂ©riel â Elles peuvent intĂ©resser tous les substituts artĂ©riels. Les prothĂšses en polyester ou en ePTFE peuvent se dilater ou sâallonger et se dĂ©chirer notamment au niveau des anastomoses. Les autres complications sont envisagĂ©es ci-dessous. Toute dĂ©gradation dâun substitut artĂ©riel doit ĂȘtre dĂ©clarĂ© au ComitĂ© de MatĂ©rio-Vigilance.
IV- Complications propres Ă certains substituts ou Ă certaines utilisations.
1. Les stents non couverts â Ils peuvent : -migrer, le plus souvent sans consĂ©quence, -se rompre, lĂ aussi, gĂ©nĂ©ralement sans consĂ©quence, -se plicaturer dĂ©terminant une stĂ©nose avec un fort risque de thrombose, -ĂȘtre â le siĂšge â dâune restĂ©nose par hyperplasie cicatricielle de la paroi artĂ©rielle.
2. Les stents couverts – Ils peuvent : -comme les prĂ©cĂ©dents migrer, se rompre ou se plicaturer, -se compliquer dâendofuites responsables dâune reperfusion de lâanĂ©vrisme exclus qui, en redevenant sous pression, prĂ©sente Ă nouveau un risque Ă©volutif de rupture.
3. Les pontages veineux â Ils sont exposĂ©s Ă la survenue de: -stĂ©noses hyperplasiques cicatricielles au niveau des valvules, -dĂ©pĂŽts athĂ©romateux gĂ©nĂ©rant des stĂ©noses du greffon, -dilatations anĂ©vrismales.
4. Les allogreffes artĂ©rielles cryo-conservĂ©es â Elles se compliquent souvent de dilatation et de stĂ©noses et nĂ©cessitent une surveillance renforcĂ©e. Il nâexiste pas de recommandation pour prescrire un traitement immunosuppresseur en prĂ©vention dâun Ă©ventuel rejet.
5. Les lignes artĂ©rio-veineuses pour hĂ©modialyse â Elles sont exposĂ©es :
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-du fait des ponctions répétées, à la survenue de sepsis, de dilatations et de faux anévrismes.
-du fait de lâhyper-dĂ©bit de la fistule artĂ©rio-veineuse Ă la survenue de stĂ©noses anastomotiques au niveau de lâimplantation veineuse et, Ă long terme, de dilatations de lâartĂšre dâamont.
V- Surveillance au long cours.
1- Dans le cas habituel dâune revascularisation des membres infĂ©rieurs, les
contrĂŽles cliniques et Ă©cho-Doppler se font selon une pĂ©riodicitĂ© du type suivant: -deux fois au cours de la premiĂšre annĂ©e post-opĂ©ratoire, -annuelle durant les deux annĂ©es suivantes, -puis, en lâabsence dâanomalie, tous les deux ou trois ans ultĂ©rieurement.
On doit profiter de ces consultations de contrĂŽle pour faire un bilan dâextension de la maladie athĂ©romateuse et rappeler les grandes rĂšgles de prĂ©vention secondaire (sevrage tabagique, activitĂ© physique suffisante et rĂ©guliĂšre, rĂ©gime alimentaire, mĂ©dications ⊠).
2- La surveillance doit ĂȘtre renforcĂ©e et plus frĂ©quente dans les cas suivants : ? pontage distal (artĂšre de jambe ou de cheville). ? pontage sur mauvais lit artĂ©riel dâaval. ? montage complexe. ? allogreffe. ? pontage dĂ©sobstruĂ©. ? pontage dont les contrĂŽles ont montrĂ© une anomalie.
3- En cas dâendoprothĂšse couverte implantĂ©e pour cure dâun anĂ©vrisme aortique sous-rĂ©nal, la surveillance est dĂ©finie par des recommandations de lâAFSSAPS. Elle est rĂ©alisĂ©e, sous la responsabilitĂ© du praticien qui a implantĂ© lâendoprothĂšse, selon un calendrier prĂ©cis dont le malade aura Ă©tĂ© informĂ©. Elle comporte pĂ©riodiquement radiographies dâabdomen sans prĂ©paration, tomodensitomĂ©trie ou IRM (Cf chapitre : â Diagnostiquer un anĂ©vrisme de lâaorte, ⊠â
lâanĂ©vrisme (â„ 20 mm), la prĂ©sence dâun thrombus pariĂ©tal et la qualitĂ© du lit dâaval.
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{mp4-flv}Anevrisme Aorte{/mp4-flv}
{mp4-flv}Abdominal Aortic Aneurysm Graft Repair{/mp4-flv}